Annuler Noël et préparer le chemin pour la dinde

Dimanche, de nombreux journaux ont annoncé que le Premier ministre, Boris Johnson, avait solennellement proclamé qu’il avait été contraint d’annuler Noël.

J’ai trouvé cela amusant et je me suis demandé s’il avait envoyé une équipe de négociation par voyage dans le temps sous le règne de César Auguste, chargée par le gouvernement de Sa Majesté de persuader le Grand Prêtre, de demander à Dieu le Père de retarder l’incarnation pour le moment. Un porte-parole anonyme du 10 Downing Street informait alors les médias que, bien que sauver la race humaine soit important, il fallait d’abord sauver le NHS.

Bien sûr, le Premier ministre ne voulait pas vraiment dire cela et nous pouvons avoir de la sympathie pour lui lorsqu’il prend des décisions difficiles. Nous devrions prier pour lui et pour tous ceux qui détiennent le pouvoir civil.

Malheureusement, Noël pour beaucoup est loin de la célébration de l’incarnation de la deuxième personne de la Sainte Trinité. Il peut sembler que Noël a en effet été annulé pour quiconque a préparé le chemin de la dinde sans penser à préparer le chemin du Seigneur.

Et pourtant, la fête de la naissance de Notre Sauveur fait toujours partie de la culture. Nous pouvons rendre grâce pour cela, et espérer que pour certains au moins, la triste atténuation du bien humain des familles qui se rassemblent, puisse être adoucie en ayant le sentiment, même s’il est atténué par des préoccupations séculaires, que quelque chose de beaucoup plus grand est laissé intact.

Dans l’antienne du Magnificat d’aujourd’hui aux Vêpres, nous prions:

O Emmánuel, Rex et légifer noster, exspectátio gentium, et Salvátor eárum: veni ad salvándum nos, Dómine, Deus noster.

Ô Emmanuel, notre Roi et notre Législateur, attente des peuples et de leur Sauveur: viens nous sauver, ô Seigneur notre Dieu!

Lors de nos Messes de Noël, nous nous réjouirons que Celui qui a été désiré pendant des siècles de préparation par le prêtre et le prophète, soit bel et bien venu pour nous sauver. La belle liturgie de la Sainte Mère Église nous permet de nous prélasser dans cette grande vérité à travers l’office de la fête et son Octave, la grande célébration de la Parole faite chair étant montrée aux Juifs et aux Gentils, jusqu’à Son Baptême et le début de Sa vie publique avec des miracles jamais vus auparavant, un enseignement jamais entendu auparavant, et l’inauguration du Royaume qui n’aura pas de fin.

Que l’enfant Christ nous bénisse, et que Sa Sainte Mère nous aide à porter à nouveau ces mystères dans notre cœur avec une plus grande ferveur et un amour plus profond en retour au Père, au Fils et au Saint-Esprit qui nous ont aimés en premier et qui nous ont aimés avec une si grande bienveillance.